samedi, 25 juin 2011
Lettre à mes enfants
Mes enfants chéris
Ne m'en veuillez pas si je perds un peu la boule en ce moment , si je fais des trucs bizarres. Vous le savez , la douleur me fait faire ces trucs un peu fou mais si je vous écris via mon blog , c'est surtout pour vous dire et redire que je vous aime tout autant.
Je suis tellement désolée d'être comme ça et le pire est que je n'y peux rien. Je m'en veux tellement d'être si absente , non que je vous laisse seule , je suis bien là auprès de vous mais mon esprit est ailleurs.
Le pire de tout c'est cette engueulade avec toi ma fille , je n'aime pas ça et je te comprends mais tu dois aussi essayer de me comprendre.
Perdre un enfant est différent de perdre un frère , je le sais j'ai malheureusement vécu les 2 et je peux t'assurer malgrè mes efforts , votre Amour , je ne m'en remettrais jamais complétement.
Tu es une jeune maman et tu aimes ton fils , c'est Amour-là est unique et non-négociable , il est entier et à vie , je ne te demande même pas d'imaginer comment tu réagirais à la perte de ton enfant , car déjà de l'écrire me fout la chair de poule , mais ce que je sais , c'est que tu serais brisée à vie et cela , malgrè la naissance de ta petite fille.
Je ne me rends pas forcément compte que je peux vous faire du mal à toi et tes frères ,parler de Quentin me fait du bien et je refuse catégoriquement de ne plus jamais l'évoquer , ça serait le faire mourir une seconde fois.
Me rendre sur les lieux du drame , est un moyen pour moi de faire un pas vers un semblant de guérrison, je veux juste être à l'endroit où il est allé , non pas parce que je suis morbide mais parce que je suis une maman qui a toujours aimé ses enfants et qui s'est toujours interessée à eux.
Me faire tatouer son prénom , c'est bête mais c'est juste pour le porter encore et encore et ne crois que pas que je l'aimais plus que vous , même si notre relation était fusionnelle , je pense avoir les mêmes avec vous , je vous aime tous les 4 en temps qu'individus uniques avec vos qualités et vous défauts et j'aurais souffert autant le martyr pour chacun d'entre vous.
Sois-en convaincue , la jalousie dans une fratrie est légitime mais je pourrais encore et toujours pour embrasser , vous caliner , vous engueuler , vous dire combien je vous aime , mais avec Quentin , cela n'arrivera plus.
Je veux qu'on soit toujours unis et nous le seront parce que vous passez avant ma propre vie.
Je ne veux pas que l'évocation de Quentin soit tabou car ça me fait du bien d'en parler et vous aussi , se souvenir des bons moments ne peut que vous aider.
Je vous promets d'être plus vigilante et de m'occuper de vous du mieux que je pourrais car je ne veux sûrement pas que vous vous éloigner de moi , j'ai besoin de vous tous , ma couvée , mes bébés , mes enfants chéris .
Ne me jugez pas , c'est trop douloureux , laissez-moi du temps , je vous aime trop.
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lundi, 20 juin 2011
Colère
Décidément je ne vais pas m'en sortir parce que voilà qu'à présent je suis en colère , très en colère et le pire de tout. Je me trouve pitoyable de réagir comme ça.
Des pages hommage à Quentin ont éé creées sur FaceBook et je trouvais cela très touchant et ça l'est bien-sûr car même les personnes ne faisant pas forcément parties de ma liste de contact pouvaient faire passer leurs messages de condoléances et de sympathie.
D'alleurs la majorités sont des messages sincères mais là où le bât blesse , c'est qu'en fait n'importe qui peux cliquer sur "j'aime " et intégrer la page , il n'y a visisblement pas d'administrateur et ainsi donc je peux lire des trucs qui me blessent et plus particulièrement des gamines de sa famille , n'ayant jamais connu Quentin qui écrivent des gentils messages de sympathie genre " tu vas me manquer etc...etc.. ok ce sont que des gamines mais bon déjà à 10 ans , on se demande qu'elles foutent sur internet , mais le pire ce sont les parents qui se connectent sous leur pseudos afin de repondre à mes commentaires , alors bien sûr il ya quelques fautes d'orthographe pour bien prouver que c'est l'enfant qui a écrit mais je ne suis pas dupe.
Alors vous me direz que tout ça est ridicule et vous n'auriez pas tort mais j'ai beau expliquer que cela me fait mal , que ça me blesse et pas simplement moi , mes autres enfants aussi ,rien n'y fait ça insiste et persiste.
La connerie n'a visiblement pas de limite et surtout pas d'âge , apparement ça se transmet de générations en générations
Que dois-je faire? ignorer serait sans doute la solution la plus sage; il n'empêche que toute cette hypocrisie m'énerve et je veux que les gens le sâchent , ce sont des faux-culs , ils ne se sont jamais intéressés à nous lorsque que Quentin était en vie ; alors qu'ils nous oublient définitivement et qu'ils nous laissent tranquille avec notre douleur.
C'est déjà assez difficile à vivre , si on plus on doit supporter ce genre d'idioties, et en plus je le dis et répète , si les parent un soupcon d'intelligence , ils veilleraient à ce que ce genre de choses n'arrivent pas.
En tout cas en ce qui me concerne , le famille de "Laon" c'est bon , j'ai zappé depuis fort longtemps déjà et ce n'est pas le décès de mon fils qui me fera changer d'avis , j'en suis désolée mais c'est comme ça.
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vendredi, 17 juin 2011
Le temps...la Vie..
On dit que le temps fera son oeuvre , que la peine sera moins grande , que la douleur s'estompera...
On dit que petit à petit , le temps aidera à mieux suporter cette souffrance..cette absence ...ce manque...
Or il semblerait que " On " raconte de sacrées conneries parce que j'ai la sensation réelle de souffrir encore plus jour après jour.
J'ai l'impression de tomber dans un gouffre sans fond.
La chute est interminable .
Sans doute suis-je seulement en train de réaliser tout ce cauchemard .
Bien sûr je sais qu'il est parti pour un long voyage sans retour , simplement jusqu'à présent , j'ai tenté de réconforter beaucoup de monde, j'ai montré juste une infime partie de moi.
On m'a dit courageuse et forte , certes c'est peut-être vrai mais maintenant je sens qu'il y a une faille qui lentement se profile , et qui lézarde ma carapace.
On me parle de bonheur , cela me parait tellement abstrait , voire impossible.
Alors que je prônais du Carpediem en veux-tu en voilà , j'aurais plutôt tendance à faire dans le spleen dernièrement.
Un paradoxe , une contradiction ; rien n'est jamais figé , tout change bon grès , mal grès..
La vie et ses caprices , .
Je suis malheureuse
Et en plus je rends ceux que j'aime malheureux aussi et c'est vraiment insuportable.
Alors bien-sûr , je vais me secouer mais pour combien de temps...
Avant que cette douleur sans nom ne refasse surface et me plaque à nouveau au sol?
Comment on fait pour survivre?
Rassurez-vous , vous me verrez pas pleurer , je suis trop fière et trop pudique pour me donner en spectacle , j'attendrais toujours que le rideau soit tombé et enfin le masque tombera à sans tour et là je pourrais enfin me noyer dans mes larmes.
On dit que le temps est le meilleur allié, mais c'est faux parce que la vie est jonché de dates , d'anniversaires , de fêtes , le temps est compté , le temps est divisé en années , en saisons , et que plus le temps passe , plus il vous rappelle combien de temps vous sépare de son absence et c'est tout simplement cruel.
La vie est une salope sournoise qui peut vous donner tout le bonheur du monde et vous le reprendre aussitôt.
On m'a toujours appris que Donner , c'est donner et que reprendre c'est voler.
Alors , la Vie est une voleuse...c'est ainsi et c'est injuste..
22:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 16 juin 2011
Ma déchirure
Jour après jour , j'apprends à vivre sans toi
J'implore les Cieux
Je lève les yeux
Jour après jour , j'ai le mal de toi
Cette blessure , cette torture
Invisible et lancinante m'arrache le coeur
d'avantage encore heure après heure
Comme une déchirure
Jour après jour, le vide s'installe en moi
J'invoque les Dieux
Je formule des Voeux
Jour après jour,tout s'effondre autour de moi
Cette blessure , cette torture
Persistante et recurrente me troue la chair
me fait saigner et m'éviscère
Comme une déchirure
Comme une déchirure...
22:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 15 juin 2011
survie
Je viens de passer un superbe week-end avec mon chéri . Après 10 mois d'attente , ces retrouvailles furent magiques . Ballades et rires furent au rendez-vous. J'avais presque l'impression d'être heureuse , je l'étais certainement , j'avais l'esprit occupé et je devrais être comblée , pourtant je ne peux m'empêcher de penser qu'il me manque quelque chose ou plutôt quelqu'un.
Je suis désormais convaincue que jamais plus , je ne serais complétement heureuse.
Bien-sûr , je ris , je plaisante , je survis tant bien que mal.
Je peux prétendre que tout va bien , mais il n'en ai rien.
Malgrè moi , je suis malheureuse .
Je sais que je suis en parfaite contradiction avec ce que j'ai déjà pû écrire mais si j'écris , c'est pour sortir tout mon mal-être , ma douleur , mon chagrin , afin d'éviter de m'écrouler.
J'ai conscience que cela peut aussi faire mal aux gens qui me lisent ; ce n'est pourtant pas le but.
J'ai juste besoin de cet espace pour m'exprimer , alors peut-être , avez-vous la sensation que je ressasse mais il n'en ai rien.
Je sais que tout le monde fait son possible pour me distraire , me changer les idées, m'encourager aussi, il n'empêche que personne ne peut se mettre à ma place et il est inutile de me répéter toujours les mêmes choses car je suis lucide et je le sais parfaitement.
Je suis reconnaissante pour toutes ces gentilles et délicates attentions ; mais sachez-le , c'est Ma Douleur , c'est Ma peine , Ma Croix que je dois porter jusqu'à la fin de mes jours.
C'est ainsi.
Je n'arrive pas à hurler et Dieu seul sait combien c'est douloureux.
Parfois je ne fais rien de spécial , et soudainement ma gorge se noue , une boule au ventre me prend et une envie de crier mais ça ne vient pas et quelques larmes viennent couler le long de mes joues...
Ca ne dure jamais très longtemps , mais c'est récurrent.
Au détour d'une pensée ,sans raison apparente, ça monte en moi indiciblement.
Alors même que j'écris cette note , les larmes sont au bord des yeux.
Mais ce n'est pas pour faire pleurer dans les chaumières , ni pour un quelconque audimat , c'est simplement pour essayer d'aller mieux.
Quelqu'un m'a écrit un jour que ces larmes-là sont des larmes d'Amour.
Je ne saurais les qualifier, je sais juste que j'ai mal , très mal .
J'aimerais savoir écrire comme les poètes pour décrire cette souffrance.
Mais je ne sais que répéter que j'ai mal et que je dissimule tout ça derrière un masque de clown.
Le bonheur est un mot banni de mon vocabulaire , non pas que je le fuis ou que j'en ai plus le droit; c'est juste un concept impossible.
Lorsque que l'on vous coupe un membre , on peut toujours vous mettre une prothèse , vous continuer à vivre "normalement " mais lorsque vous perdez un enfant , rien , ni personne ne pourra jamais le remplacer, aucune prothèse , ni aucune greffe ne comblera ce manque , cette absence .
Une partie de mon être est morte avec mon fils , c'est ainsi...
21:15 | Lien permanent | Commentaires (5)
mardi, 07 juin 2011
J'avais oublié de te dire...
J'avais oublié de te dire...
Le 13 mai , tu as eu ton heure de gloire mon chéri..
Ils sont tous venus pour toi, je ne pourrais pas te dire le nombre exact , j'avais les yeux embrouillés de larmes , dissimulés sous mes lunettes de soleil. Tu sais , celles-là même que tu me piquais tout le temps !
Certains sont venus de très loin , comme ta famille , bien-sûr et aussi tes amis.
D'autres de moins loin mais;
Tous fidèles pour ton dernier voyage.
Certains , dont le visage m'est familier , d'autres que je connais pas mais visiblement toi tu les connaissais.
Bin oui une super star comme toi , ça laisse des traces dans le coeur des gens.
J'ai remarqué beaucoup de jeunes filles aussi , ça ne m'étonne guère , un beau gosse comme toi !
Nous t'avons suivi dans l'église , ton cercueil porté par 4 hommes tout de noir vêtus.
Quelle classe quand même !
Nous avons écouté attentivement le prêtre et ses paroles ont été belles et très justes.
Ton pote William s'est fait remarqué. Il était penché en avant , triste et en larme et ses voisins de banc ont crû qu'il tombait alors ils se sont levés pour le retenir et bien sûr le banc a basculé dans un vacarme effroyable!
Il est vraiment ton double , prêt à n'importe quoi pour se faire remarquer, pfff de vrais pîtres.
N'empêche que tu as eu une cérémonie magnifique et j'espère que tu n'en a pas manqué une miette parce que c'était émouvant et beau ,,jamais pesant.
Même UK-R au grand complet est venu chanter pour toi " malgrè ça"! tu te rends compte ? Quel triomphe mon bonhomme!
Ce fut un moment inoubliable , un pur moment de bonheur ;
si, si, j'ose le dire.
Même si ce fut difficile pour tes rockeurs préférés de jouer et chanter pour toi , ils l'ont fait.
Je en leur en serait reconnaissante à jamais.
Ah j'avais oublié de te dire aussi...
Le vert était de rigueur, pour te rendre hommage parce "le vert c'est frais ".
Non pas que j'ai imposé cette couleur , cette idée est venue tout naturellement de tes amis et puis faut avouer , c'est moins triste que le noir.
Et la sortie de l'église!!! oh c'était grandiose , tu ne peux pas savoir , mais si ! suis-je bête tu y étais et je suis sûre que t'as pas râté une miette des Beatles..
"Let it be" ! je ne pouvais absolument pas passer à côté , c'était obligé qu'ils t'accompagnent aussi.
Je pense avoir fait de mon mieux pour te satisfaire et si jamais il y a un truc que j'ai oublié , je t'en supplie fais-moi un signe...
N'importe quand , n'importe où , je serais toujours là à ton écoute...
Mais comme tu me le disais souvent: " tu gères la fougère" ; donc je ne pense ne rien avoir oublié et au pire "tu m'écris un livre"
Sois-sûr que je le lirais....
21:57 | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 05 juin 2011
Hors de l'eau
Quatre semaines se sont déjà écoulées , Quatre semaines et cela me parait une éternité.
Cela me semble encore si irréel et je refais surface malgrè tout ,la vie a retrouvé son rythme , entre les enfants, le boulot , les tâches ordinaires de la vie. Les vacances se profilent à l'horizon et je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou appréhender.
Je suis submergée par tant de confusions.
Je suis persuadée qu'il faut avancer et je le clame haut et fort , simplement dans mon for intérieur , c'est un autre refrain qui joue en boucle , inlassablement...
Comme si j'étais en décallage , il manque une pièce du puzzle et je la cherche....en vain.
Pourtant , il me faut emmerger coûte que coûte , afin d'éviter de sombrer jusqu'à la noyade.
Les enfants semblent aller bien, pourtant ma fille ne va pas bien.
Elle a été si forte jusqu'à présent, elle m'a tellement soutenue et géré tant de choses qu'elle est à bout de force.
Je dois donc absolument être vigilante et attentive.
Je dois montrer l'exemple et être digne .
Nous sommes tous très proches et parlons librement . Cela aide énormément à supporter cette tragédie et bien-sûr , nous arriverons à survivre et traverser cette épreuve , le temps aidera , notre Amour pansera nos plaies, apaisera notre douleur.
C'est un long cheminement ; un parcours semé d'obstacles parce que tout ce que nous vivrons désormais nous rappellera forcément à quel point il nous manque et ça , quoique nous disions ou fassions , nous n'y échapperons pas.
Cela nous rendra plus forts, plus unis ( encore que nous l'avons toujours été).
Parce que plus rien de ce qui pourra nous arriver dans la vie , ne nous fera jamais autant de mal. Nous avons atteint le sommet le plus haut de la souffrance, le point culminant de la douleur.
Alors , les petits soucis quotidiens ne sont que des goutelettes d'eau dans l'océan infini de larmes ici-bas...
12:10 | Lien permanent | Commentaires (6)