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lundi, 16 avril 2007

Le Chemin des Dames

16 avril 1917/16 avril 2007

C'est un bien triste anniversaire, 90 ans déjà et comme je suis tout juste de retour de Picardie et plus précisément de Guignicourt, qui se situe pas trés loin de Craonne et du Chemin des Dames, je me devais de rendre hommage à ces poilus , à ces hommes qui ont donner leurs vies au nom de la liberté.

Oh bien sûr , il y a peu de survivants mais c'est important de ne pas oublier,même si l'on dit toujours "plus jamais ça" et que l'on sait pertinement que des guerres ont encore lieu un peu partout dans la monde.

C'est une page de notre Histoire et des commémorations ont lieu actuellement sur ces Hauts-lieux de la première guerre mondiale.

1917 , c'est l'époque des mutineries et des fusillades pour l'exemple; c'est une page peu glorieuse , non pas pour les soldats car le fait de se mutiner comme certains l'ont fait est légitime et même héroïque; mais pour les dirigeants et les généraux de l'époque .

Nous avons tous un membre de notre famille impliqué dans cette sale guerre et ces poilus revenus chez eux , ont gardé à jamais des séquelles de cette boucherie.

Certains n'osaient même pas en parler , tellement le traumatisme a été lourd, puis la honte aussi dans certaines familles parce que l'un des leurs avait été deserteurs ou mutins.

Au fil du temps, les langues se sont déliées et ainsi la parole libérée , nous avons pû en apprendre plus sur cette douloureuse période .

Pour plus de renseignement sur cette période cruciale de la première guerre mondiale , je vous renvoie à ce site
Voici les paroles de la Chanson de Craonne
écrite par un anonyme
à
cette époque
( chanson qui a longtemps été interdite)
 

Quand au bout de huit jours le repos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile,
Mais c'est fini on en a assez
Personne ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots,
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut, en baissant la tête.

Refrain :
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme,
C'est à Craonne, sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau,
Car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrances,
Pourtant on a l'espérance,
Que ce soir viendra la relève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain dans la nuit et dans le silence
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier chasseur à pied
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe,
Les petits chasseurs vont chercher leur tombe.

C'est malheureux de voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire
Si, pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la même chose.
Au lieu de s'cacher, tous sont embusqués
Feraient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendre leur bien car nous n'avons rien
Nous autres, les pauvres purotins
Tous les camarades sont enterrés là
pour défendre les biens de ces messieurs là.

Dernier refrain:
Ceux qu'on l'pognon, ceux-là r'viendront
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros
De monter sur l'plateau:
Car si vous voulez la guerre
Payez-là de votre peau!

Commentaires

Merci pour cette très belle note.
Sur le sujet, je te conseille la lecture (si tu ne l'as pas déjà lu) du "Chemin des âmes" de l'auteur canadien Joseph Boyden, et qui raconte la participation de deux jeunes Amérindiens dans ce conflit.
Un livre vraiment bouleversant !

Écrit par : Titus | lundi, 16 avril 2007

Au programme en classe de première cette année, les écrivains et poètes engagés,
La chanson de Craonne est indispensable à lire, Le Sang Noir, Les Croix de Bois,Le Feu, autant de documents de mémoire.
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Nous avons souvent chanté La Chanson de Craonne, en voyant des remises de médailles au 11 novembre à ces poilus tremblants qui avaient été oubliés pendant 60 ans avant qu'on ne vienne leur épingler une Légion d'honneur......... .Mon grand père ne fut lui jamais décoré, jamais vieux, emporté en 1937 à 40 ans des suites des gaz qu'il avait inhalés et ses poumons sacrifiés , pour quelques années de survie à subir l'étouffement jusqu'à la mort.Mon grand oncle lui ne parlait jamais du Chemin des Dames ou des Larmes, comme on veut, il n'évoquait pas ce qu'il avait vécu, seule sa jambe qu'il traînait derrière lui en était l'ultime témoin. 4 ans, la boue jusqu'au haut des cuisses, les rats qui filaient entre les jambes , le bras d'un corps qui émergeait de la terre et qui servait de porte manteau dans la tranchée ,la peur au ventre, les diarrhées sous soi, la trouille, la TROUILLE,... il l'a dit Une fois, une seule, je n'oublierai jamais.

Écrit par : la poule au Pau | mardi, 17 avril 2007

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